Pour clore cette intermission arménienne, voilà quelques photos de Gyumri, ville provinciale où on s'est arrêté·es trois nuits sur notre chemin de retour à Tbilissi.Trois heures de train bien rempli de Yerevan à Gyumri, paysage semi-désertique un peu morne. Vues incroyables du mont Ararat au loin, beaucoup de cigognes sur les pylônes électriques. Arrivée dans cette magnifique gare. Devinette : sous quelle régime a-t-elle été construite ? Il y a encore de la neige ! Gyumri (1500 m d'altitude) est située sur un haut plateau qui s'étend de part et d'autre de la frontière turque. On se rend vite compte que la vie à Gyumri est loin de Yerevan. Dès qu'on quitte la place centrale on est dans des ruelles lignées de maisons de deux étages. Bétonnées, pavées ou simplement couvertes de cailloux ; toujours poussiéreuses. Sur la place centrale, une statue qui n'a rien à envier à celles de Yerevan , et la cathédrale Sainte-Mère-de-Dieu. Contruite en pierre noire de Gyumri au XIVe , la cathédrale a dû être reconstruite après le tremblement de terre de 1988, comme le reste de la ville. Quelques années avant le tremblement de terre, le film Le tango de notre enfance (1984) avait été tourné dans cet immeuble maintenant en ruines. L'acteur principal, Frunzik Mkrtchyan, est né a Gyumri. On aussi vu dans Mimino (1977) du réalisateur géorgien Georgiy Daneliya. Vous aurez compris que Gyumri n'est pas la ville la plus excitante qu'on ait visitée. Les rues sont vides et mornes, quasi abandonnées. Un petit parc d'attraction fait assez Pripyat (Tchernobyl). Une amosphère un peu triste. C'est sans compter le mur des blagues : une liste de blagues affichée au mur en trois langues. En voici une : "Je ferme les yeux et je vois de l'argent, des voitures, des filles et une maison à Chypre. Je les ouvre : pas d'argent, pas de voiture, pas de filles, pas de maison. Peut-être que j'ai un problème de vue." (Si vous voulez encore plus rigoler, voilà une photo agrandie des blagues en anglais .) Pas grand chose à faire, donc on passe beaucoup de temps à manger (comme d'habitude, nous direz-vous). Le premier soir c'est burger à un des quelques restos du centre. Twist local : l'ajout de bastourma, viande séchée arménienne (qu'on trouve aussi en Turquie et en Azerbaïdjan). Des spécialités de la région : panrakhash ("mac n cheese de Gyumri"), aveluk (salade d'oseille et noix), pokinzov khashil (porridge de blé au miel), vana kalagosh (yaourt madzoun aux lentilles servi avec du lavash). On trouve aussi beaucoup de plats géorgiens (khachapuri, khinkali etc.) : on sent qu'on est proches de la frontière. Dans la catégorie desserts, deux types de beignets : le poncik (rond), et le yaghli (carré). À part la forme, c'est un peu la même chose. Nos expérieces culinaires culminent bien sûr avec le khach . En dehors des balades et des repas, on devient brièvement des habitué·es des deux cafés de la ville, Aregak et Herbs & Honey . Finalement, après trois jours de découvertes culinaires et de rires, c'est l'heure de quitter Gyumri. On part en taxi partagé direction Tbilissi .
— robin & clara